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souvenirs, souvenirs by Pierre


une belle histoire trouvée sur internet :


Je m'appelle Pierre, j'ai 45 ans je suis marié et voici mon histoire :

Pour moi tout a commencé lorsque j'avais 13, 14 ans.
Issu d'une famille bourgeoise il est de bon ton d'avoir les cheveux coupés courts mais surtout pas rasés. Ca fait mauvais effet.
Au début des vacances de Noël en 1968, ma mère me demanda d'aller chez le coiffeur, ce jour là un de mes amis était à la maison et me proposa d'y aller ensemble.
Il connaissait un salon situé dans une gare routière en plein centre de Bordeaux.
Il s'agissait d'un très vieux salon divisé en deux parties par des demi-cloisons en bois.
D'un côté le salon homme et de l'autre le salon dame.
Le salon homme était tenu par un très vieux Monsieur.
Il commença par ma coupe.
-Alors, Jeune-Homme, bien tondu ?
-Non, non pas trop court s'il vous plait. J'étais très anxieux, il commença par prendre une tondeuse dans le tiroir de droite.
Il y en avait un stock impressionnant.
Il commença par passer la tondeuse dans ma nuque et un peu sur les côtés.
Mais je fut complètement soulagé lorsqu'il eut fini ma coupe.
C'était comme prévu, les cheveux étaient coupés courts mais pas rasés. La nuque était seulement tondue.
Ce fut autour de mon copain.
Le vieux coiffeur posa la même question :
-Alors, Jeune-Homme, bien tondu ?
-Oui.
J'ai eu l'impression que mon cœur s'arrêtait.
J'ai eu tout d'un coup les mains moites.
Je vis le coiffeur mettre un grand drap autour de son coup,
Pendant cette opération le coiffeur me parlait :
-Tu vois petit, il faut bien serré pour que les petits cheveux ne passent pas, et ensuite tu mets du coton entre le coup et la serviette, comme ça rien ne passera.
Il ouvrit le tiroir des tondeuses, il en choisit une, et il commença à tondre mon copain.
Il commença par le côté droit, la tondeuse souleva la petite patte en bas de la tempe et remonta au plus haut. Une grande bande blanche apparut.
Tout s'embrouillait dans ma tête.
Le coiffeur me fixait dans la glace et il commentait son travail :
-Regarde bien petit, je passe la tondeuse de bas en haut et je remonte jusqu'en haut.
Cette tondeuse coupe au plus ras, Elle a un nom : c'est la 0000.
-Ensuite je change de tondeuse, et je fais le dessus, il ne restera qu'un petit duvet.
Et pour la nuque c'est le coupe chou.
Mon copain me souriait, j'avais l'impression qu'il était prisonnier.
En sortant je commençait à découvrir le plaisir que je venais d'avoir.

En fait j'avais déjà vu ce genre de coupe dans mon école l'année précédente.
Il y avait dans l'autre 6ème un garçon qui était régulièrement tondu, ainsi que son petit frère.
Ils étaient tondus tous les mois pendant l'heure du déjeuner.
Pour bien montrer à tous les autres enfants leurs nouvelles têtes, ils attendaient le passage de toute la classe, avec leurs parents et grand-parents à leur côté.
Mon désir fut agrémenté lorsqu'au printemps une de mes sœurs arriva avec sa nouvelle robe.
C'était une robe chemisier c'est à dire toute boutonnée devant, un grand col pointu et bien amidonné et pour tenir la taille une très large ceinture en carton recouverte du même tissus que la robe.
Elle était de couleur rose. Je regardais la nuque de ma sœur, je voyais la pointe du col bien dur qui rentrait dans sa nuque.
J'imaginais le plaisir que j'aurai pu avoir si j'avais eu la tête tondue et un col bien serré et amidonné qui frotterait ma nuque.
Pendant des années j'attendais avec impatience le jour ou ma sœur mettrait cette robe et aussitôt je disais à ma mère :
-Ce soir je vais chez le coiffeur.
Je demandais la nuque rasée en pensant au col de la robe, mais je n'ai jamais eu le courage de me faire tondre.
Seulement un été j'au vu ma sœur dans sa robe.
Je suis parti comme un fou dans la salle de bain de mes parents et j'ai pris des ciseaux et un rasoir.
J'ai commencé à me couper moi-même mes cheveux.
J'en tremblais. J'ai commencé par les tempes, j'ai coupé les pattes et ensuite j'ai coupé ma frange à ras.
Avec le rasoir j'ai rasé une partie du côté droit.
Ma sœur est arrivée à ce moment là dans la salle de bain.
Elle s'est mise à crier :
Tu es fou, arrête tout de suite, ce raffut ameuta ma mère, mon père et mes autres sœurs.
J'attendais qu'une chose c'est que mon père me dise :
-Puisque tu veux des cheveux courts, pars tout de suite te faire tondre chez le coiffeur.
Malheureusement ce fut tout le contraire il m'a dit :
-Tu a l'air malin maintenant, pour la peine tu resteras tout l'été avec ta nouvelle coupe.
Tu l'as choisie, tu la gardes.
Je me suis marié, j'ai essayé d'initier ma femme au cheveux courts , mais rien n'y fait.
Elle ne supporte pas les cheveux tondus ou rasés.
C'est d'ailleurs le cas de tout mon entourage, j'ai 3 enfants 2 filles de 18 et 20 ans et un petit garçon de 11 ans.
Impossible de leur faire passer le message. Je crois même que le coiffeur qui s'occupe de ma tête ne comprend pas.
C'est un coiffeur qui part à la retraite dans 1 an.
C'est un vieux salon dans un angle de rue pas loin de la gare.
Une grande glace sale couvre le mur.
Un vieux fauteuil en skaï noir, un lavabo pas très propre, mais j'aime bien ce salon et toutes ses odeurs. Il n'a pas le téléphone. Il prend au fur et à mesure.
J'adore car il coupe avec des tondeuses mécaniques.
Mais il n'aime pas les cheveux rasés.
Au fil des années j'ai fait racourcir mes cheveux, aujourd'hui au plus long j'ai 1cm sur la tête et au plus court 3 mm.
L'été dernier juste avant de partir en vacances, plein de courage, j'ai fini par lui dire :
-S'il vous plait, on coupe tout, le plus ras possible.
Il a fait une coupe à la tondeuse. Mais il m'a laissé 2mm sur l'ensemble de la tête.
-Je peux pas faire plus court, m'a t il expliqué.
-Rasez moi.
-Certainement pas.
J'ai boudé pendant plusieurs mois.
Je me suis acheté une tondeuse électrique mais tout seul devant sa glace c'est pas marrant.
A chaque fois que je reviens de chez le coiffeur, j'entend les éternelles réflexions ou moquerie.

Alors tu es encore aller chez le coiffeur, que ce soit les amis, la famille etc
C'est vraiment lassant.
Mais il faut s'y faire.
Aujourd'hui j'aimerai me faire raser la tête par une coiffeuse, je cherche la coiffeuse et le courage.
Voilà mon petit périple.
Si toutefois vous passez par Bordeaux et que vous souhaitiez m'accompagner, n'hésitez pas.




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